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20 juin 2010 7 20 /06 /juin /2010 21:18
Il faut se faire une raison, les films donnant des leçons de cinema sont souvent les plus discret ou les plus méconnu..
The Book Of Eli est ce genre de métrage, de ceux qui distillent un vocabulaire cinématographique dont quelque fois les gens passent à côté à cause d'une lecture trop lineaire..
Et justement, ici il s'agit d'interpretation de l'image, car c'est en arrivant au bout de l'histoire (realisé par les freres Hughes) que l'on comprend que chaque sequences et plans sont un vrai delice de propos.

La photo variant du sombre à la clarté raconte en elle même une histoire, celle d'un voyageur (Denzel Washington) dans un monde ravagé par une derniere guerre, portant un sac à dos au contenu auquel il tient plus qu'à sa vie, et la raison pour laquelle il se dirige vers l'Ouest..
Il croisera Carnegie (Gary Oldman) "Maire" d'une ville, cherchant à mettre la main sur un livre, et brulant inlassablement tout  les autres.


The Book Of Eli présente un monde post-apocalyptique dans lequel l'eau est devenu une denrée rare et où le canibalisme régne depuis que les lois et la moralité ont disparu avec les elements de consommations basique..
Ce qui laisse prejuger à tord sur le genre souvent malmené depuis Mad Max, chose qui sera largement effacé dans les 15 premieres minutes amenant aux subtilités de l'oeuvre.

A partir de cette ligne, je ne pourrais donc pas m'empecher de dévoiler l'intrigue et le(s) twists afin d'exposer ses qualités techniques et narratives.
SPOILER ! Vous etes prevenus :

De nombreuses critiques et débats sur les forums évoquent l'aspect esthetique mais aussi pro-catholique de l'oeuvre, ce dont je ne vois clairement pas du même oeil..

Et puisque je parle d'oeil, est il nécessaire de justifier le pourquoi de la superbe acuité auditive et olfactive d'Eli quand un plan sequence en ombres chinoises sous un pont fait ouvertement reference à du Chambara/Zatoichi le samouraï aveugle ?

Image

De le sentir tituber sur un objet au sol mais pourtant de trancher avec precision et dexterité la main d'un pauvre fou n'ayant pas suffisament preté attention à ses paroles.


Image
Ou de le voir parfois lever la tête vers le soleil comme pour chercher la lumiere qui le guide.
(Notez que les non voyants peuvent percevoir la lumiere hein.. Il y a d'ailleurs plusieurs degres de cécité.)

Carnegie quand à lui, est bien voyant mais entouré d'aveugle aussi, et dans les 2 sens du termes..
D'une compagne devoué née ainsi (mere de Solara interpreté par Mila Kunis) et des sbires illetrés, qu'il controle tous grace à ses lumieres d'erudit dans un Monde où les adultes n'ont jamais appris à lire..
C'est une ambiance lourde dans des decors tristes, des populations manquant d'hygiene et des bébes pleurant en fond..
La sauvagerie d'un monde barbare ou l'on fait ce qu'il faut survivre. 
Toutefois, quoiqu'il en coute, accompagné de Solara, Eli ne s'eloigne du chemin pour lequel il a foi..
Même s'il faut tuer pour cela.
Car il s'agit de la Bible qu'il transporte dans le sac dont il ne se sépare jamais, un objet religieux, certes mais avant tout politique et culturel, ce qui est à mon sens appuyé à maintes reprises dans le film.

Une quete pour lui, qui n'est autre qu'une source de pouvoir pour Carnegie, connaissant à juste titre la puissance du savoir, de l'utilisation d'un texte et de son sens politique..
Le spectateurs donnera sa propre interprétation en comprenant l'importance du lieu dans lequel le heros tient à ramener les ecrits dans l'un des dernier sanctuaire d'une culture disparu.. Un musée.
Puis il ya aussi matière à débattre jusqu'à la derniere minute, à la mort de ce genre prophete du futur, allongé et en tenue de ceremonie..

Eh oui, se peut il qu'Eli soit en fait musulman ?
La haute teneur de symbolisme, d'un homme, peu importe sa religion, qui garde espoir au devenir d'une société, et pour ceci sauvegarde au peril de sa vie depuis 30 ans une Bible qu'il a trouvé, et qui plus est la derniere..

Ainsi le plan du fameux livre se pose maintenant parmi les autres cultes que sont la Tora et Le Coran.
La Bible n'etait donc pas une fin en soi, elle n'est qu'une autre pierre à l'edifice de la reconstruction d'une civisation.
 

L'aventure est faite d'action cathartique réference aux Chambara et à la Ken le Survivant accompagné d'une reflexion sur plusieurs niveaux, spirituelle, sociale et politique.
Le tout saupoudré d'un pincée de cynisme, le livre source de tant de sang étant ecrit en braille..
Ce qui est Diablement ironique. 

Sujet à interpretations, les culs de benitiers y fanstasmeront peut etre un message, les culs serrés anti-dogmes crieront à une propagande religieuse..
moi je suis Athée et j'y ai surtout vu un film de serie B genereuse, jouissive, maline, largement plus interessante techniquement que bien des films à gros budget grossier et gras jouant dans le même creneau.
Un film comme il en faudrait plus souvent. 

Avec les Freres Hughes à la realisation,  jamais le genre post-apocalyptique ne m'a semblé si lumineux.
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commentaires

P
<br /> Et ben vois tu (^^), même en lisant le côté spoiler, j'ai qd même envie de le voir ce film. Enfin...quand je pourrai :)<br /> <br /> <br />
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