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5 décembre 2013 4 05 /12 /décembre /2013 18:59

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Vu que je vous bassine avec Transformers Prime depuis mon premier article sur l'univers Transformers, vous pouviez vous attendre à ce que je vous en reparle. Donc, maintenant que la série est finie (aux Etats-Unis - en France, on attaque la troisième saison si j'ai bien suivi), je n'allais pas manquer de vous en parler.
Transformers Prime est une série d'animation en images de synthèse qui se passe dans un nouvel univers par rapport aux précédentes séries Transformers (comme c'est souvent le cas avec les séries Transformers en fait). Sa réalisation technique est plutôt belle, bien que légèrement en dessous de la série animée Starwars : The Clone Wars. La série se compose de 3 saisons (deux de 26 épisodes et une de 13) ainsi que d'un téléfilm (Predacon Rising) qui sert à conclure l'histoire. Si les deux premières saisons n’ont pas de nom particulier, la troisième s’intitule Beast Hunters.
Inutile de faire un long résumé de l'histoire sur laquelle commence la série tant elle est classique : les Autobots (menés par le vaillant Optimus Prime) et les Decepticons (dirigés d'une main de fer par le maléfique Megatron) sont cachés parmi nous et se livrent une guerre sans merci. Par hasard, trois jeunes adolescents (Raf, Miko et Jack) se retrouvent pris dans leur guerre. C’est quasiment l'histoire type de 70% des histoires des séries Transformers.

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L’intérêt de la série est ailleurs. C’est principalement la qualité de son écriture. Pour une série pour enfants/adolescents, qui vise un public de 10-16 ans, l'histoire est sérieuse (ce qui ne l’empêche pas de contenir beaucoup d'humour) et surtout elle traite tous ses personnages avec un grand respect. On est bien loin des films de Michael Bay, où tous les personnages sont plats comme des feuilles de papier et où les robots apparaissent quasiment sans raison dans l'histoire, juste pour vendre des jouets. Dans cette série, on sent que les auteurs aiment leurs personnages et le mythe Transformers, tant de nombreuses références parsèment la série. D'ailleurs, dans une récente interview, l'une des scénaristes (Mairghread Scott de son petit nom) expliquait qu'elle avait découvert les Transformers par la série Beast Wars, qui est encore considérée à ce jour par beaucoup comme la meilleure série Transformers jamais faite. On peut se dire que l'influence de cette série sur Transformers Prime a été incroyablement positive.

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Dans Transformers Prime, le nombre de personnages principaux est surprenamment faible pour une série de l’univers Transformers (qui d'habitude utilise un nombre inutilement grand de personnages afin d’augmenter le nombre de jouets à vendre). Au départ, ce nombre restreint est dû aux coûts de production (moins on utilise de personnages pour écrire une histoire, moins on en a à modéliser, ce qui permet de faire de grosses économies), mais les scénaristes ont su en tirer parti. Chaque personnage est ainsi bien développé au fil des épisodes et aucun n'est laissé à l'abandon, même les humains.

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Une des grandes forces de cette série est d'être une des seules (si ce n'est la seule) de la licence à rendre les humains réellement utiles à l'histoire. S'il arrive dans les premiers épisodes que leur seul rôle soit de se faire kidnapper, très vite, ils sauront montrer leur utilité au sein de l'équipe, sauvant régulièrement la mise à leurs amis robots et étant de moins en moins sous-estimés par leurs ennemis mécaniques. De plus, les adultes aussi auront un rôle à jouer. Si les enfants cachent à leur famille ce qui se passe, la mère de Jack sera assez vite impliquée et s'engagera sérieusement pour la cause. L'armée américaine (oui bon c'est Transformers tout de même) couvrira la présence des robots sur terre et leur agent de liaison, Bill, aidera régulièrement ses amis extra-terrestres. Sans compter qu’il existe un troisième camp composé d'humains intéressés par la technologie des Transformers.

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Profitant du fait qu’elle a de nombreux robots comme personnages principaux, la série se permet de parler de sujets parfois assez violents comme la torture ou la mort sans pour autant montrer d'images choquantes aux enfants.

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Elle se permet aussi de traiter des sujets habituellement réservés aux films d'heroic fantasy, ou d'horreur, comme la présence d'une armée de zombies dans le pilote de la série par exemple.

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A côté de ça, elle parle aussi de sujets touchant plus les enfants, par exemple : vivre avec notre mère alors que notre père nous a abandonnés (et accepter qu'elle puisse à nouveau s'intéresser à d'autres hommes), se rendre compte qu'il y a des choses plus importantes que de frimer devant des camarades de classe (même si c'est pour séduire une fille) ou le sens profond de ce qu'est une famille.

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Si la saison 1 passe le plus clair de son temps à mettre en place les différents camps (avec quelques épisodes bien stressants comme l'apparition de la sadique Airachnid), la fin de la saison 1 déclenche le début des hostilités. Le rythme de la série devient largement plus soutenu. A chaque fois qu'un camp marque des points, l'autre égalise dans la foulée et la tension devient palpable et ce jusqu'à la fin de la série. On pourra tout de même être déçu par une saison 3 qui se déroule trop vite, par la faute d’Hasbro qui voulait vite finir la série dans le but de lancer une nouvelles gamme de jouets dans leurs usines pour une série exclusive au Japon (il existe beaucoup de séries Transformers spécifiques au Japon, certaines ayant une intrigue qui se déroule entre des saisons de séries américaines ou même remplaçant la fin d'une série américaine). Quant au film Predacon Rising, s'il garde la qualité de la série, il ne se passe que sur Cybertron et donc sans humains. Ceci est un peu triste car, pour une fois que les humains sont bien utilisés dans une série Transformers, on aurait aimé qu'ils le soient jusqu’au bout. Toutefois, leur absence est assez logique vu l'évolution des événements et on ne se sent pas floué. De plus, le film propose une conclusion à l'enjeu principal de la série et une fin qui peut se permettre d'être définitive (bien que les créateurs se soient gardé assez d'ouverture pour une éventuelle suite).

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Tout le long de la série, la qualité est au rendez-vous. Surtout que la tension de l'histoire est appuyée par des duels épiques et mis en scène d'une façon magnifique (comme le duel entre Soundwave et Wheeljack sur fond de soleil couchant par exemple).

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La série montre majoritairement des duels pour ne pas utiliser trop de ressources et pouvoir tenir son budget tout en présentant quelque chose de vraiment beau à l'écran. Ce choix pour gérer les limitations du support est exploité au mieux et la réalisation de ces scènes de combats est particulièrement intelligente.

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Selon le gabarit du personnage et sa façon de se battre, la réalisation change. Si un personnage est agile, on utilise des mouvements rapides mettant en avant cette agilité et des ralentis pour montrer ses actions les plus impressionnantes.

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Pour des personnages lourds, les effets d'onde de choc seront accompagnés d’un zoom/dézoom du plus bel effet.

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Enfin, quand un duel épique doit avoir lieu, la mise en scène fait preuve d'un sens de l'échelle épique.

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Je parle beaucoup de la réalisation, mais deux choses font ressortir l'émotion de l’histoire. Il s’agit tout d'abord la qualité incroyable du doublage en VO. Soit dit en passant, le doublage VF est bon, mais la VO est tout bonnement exceptionnelle, rappelant la série animée Batman de 1992. Certains dialogues sont très touchants grâce à la justesse de jeu des doubleurs (l'arrivée de Jack et Arcee sur Cybertron en est un bon exemple). Le deuxième vecteur principal de l’émotion de l’histoire est la BO, qui est tout simplement magnifique. Ça faisait longtemps qu'un anime ne m'avait pas épaté sur ce point-là (la dernière fois, c'était Blood+, très bon anime de vampire que je vous recommande chaudement d'ailleurs).

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Lorsque j’ai commencé à parler de cette série, je disais souvent qu'elle avait l'air d'être la meilleure série Transformers depuis les Beast Wars. Force est de dire que c'est tout simplement la meilleure série Transformers que j'ai pu voir. Quasiment aucune fausse note, une histoire forte, pleine de bravoure, d'héroïsme et de sacrifices et pensée pour n'être ni ennuyeuse pour les adultes ni trop violente ou complexe pour les enfants mais sans pour autant les prendre pour des idiots. Vraiment une très bonne série.

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Néanmoins, une chose me chagrine. Vu le succès de la série aux Etats-Unis, Hasbro a annoncé la production d’une suite destinée à un public plus jeune et j'avoue avoir du mal à croire que l'on aura une aussi bonne série en enlevant une partie de la maturité qui faisait la force de celle-ci.

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